Les musiques que nous vous proposons dans ce recueil ont été recueillies dans la région de Sermanu par Minicale, principalement auprès de Filice Antone Guelfucci. Minicale a ensuite procédé à lécriture des partitions qui ont été publiées dans les quatre précédents programmes de A Festa di u Viulinu de 1997 à 2000.
Ce travail de mise en écriture de ces musiques navaient jamais à notre connaissance été réalisé ou du moins na jamais été diffusé. On pourrait répéter que rien ne pourra remplacer le contact direct, léchange entre musiciens qui se montrent les petits trucs, positions, doigtés, jeux de larchet, etc, et ... lécoute. Il faut écouter et simprégner de cette culture musicale, pour pouvoir en comprendre et pratiquer toutes les nuances et subtilités que lécriture musicale ne peut rendre, à plus forte raison dans la forme simplifiée volontairement choisie ici. Il reste que ce recueil est une réponse aux nombreuses demandes qui nous sont régulièrement faites.
Souhaitons quil soit utile à tous
ceux qui ont envie de pratiquer ces musiques.
Pour notre part, et pour donner une suite à la démarche,
nous avons bien lintention de multiplier cours, formations,
stages, et toutes les occasions de rencontres et déchanges
entre musiciens ou passionnés de ces musiques.
Quelques généralités
:
Le mouvement de larchet est primordial dans nos musiques.
Cest lui qui va donner le rythme à la danse. Les
irlandais disent fort justement que lon joue et du violon,
et de larchet.
Le rythme à 6/8, caractéristique
de la jig, sécrit de façon simple en mesures
de deux triolets de croches égales. On interprète
ces triolets en allongeant un peu la première croche et
en racourcissant la seconde, tirant ainsi vers leffet :
[ croche pointée, double croche, croche ], sans que ce
soit tout à fait ça. Là encore, lécoute...
La jig est dorigine italienne (giga). Cest un des
rythmes sur lesquels on danse le quadrille. À Sermanu,
on lappelait cuntradenza,
curieusement du nom dun dispositif de quadrille inconnu
en Corse à lépoque de Filice Antone Guelfucci
(country dance, un front dhommes face à un front
de femmes). Cuntradenza désigne aujourdhui surtout
ce dispositif qui est pratiqué dans le quadrille de Tutti
in Piazza.
Même si ça arrive, on démanche peu. En première position, on sollicite le quatrième doigt (sur les 6ème et septièmes demi tons à partir du sillet) pour des notes rapides (fioritures, mordants), et si le poignet se trouve trop sollicité par les changemments de cordes. On préfère aller à la corde suivante à vide quand cest possible, et on favorise souvent la double corde, « naturelle » (effet de quinte entre deux cordes à vide), mais aussi quarte, tierces (Majeure et mineure en fonction du contexte), octave, et même sixte et septième mineur.